Evaluation des perspectives d'intégration de l'ostéopathie en milieu hospitalier
1. Introduction
Le cancer représente un quart de l’activité hospitalière en court séjour en France [1]. En effet, en 2017, 1,2 millions de personnes étaient hospitalisées en lien avec le diagnostic, le traitement ou la surveillance d’un cancer [1]. En 2018, le nombre de nouveaux cas de cancer par an, en France, était de 382 000 [1]. Afin de lutter contre cette pathologie qui touche chaque année un plus grand nombre de personnes, l’effectif des professionnels de santé en oncologie a augmenté de 10% depuis 2010 [1].
Les traitements cancéreux comme la chimiothérapie ou la radiothérapie sont souvent difficiles à supporter pour le patient, sur les plans psychiques et physiques [2]. La qualité de vie est alors altérée et les principaux effets secondaires sont les suivants : nausées et vomissements, diarrhées, douleurs musculaires et articulaires [2]. Afin d’aider au mieux les patients, les équipes médicales et paramédicales se sont associées en créant : l’Association Francophone des Soins Oncologiques de Support (AFSOS).
Les soins de support correspondent à l’ensemble des soins et soutiens nécessaires aux personnes atteintes de maladies graves, parallèlement aux traitements spécifiques s’il y en a. Ils ont pour objectif d’offrir une meilleure qualité de vie aux patients et à leurs proches [3]. Ces soins reposent sur la pluridisciplinarité, définie ici comme un processus associant des prises de décisions partagées, des interactions entre les professionnels, des partages de connaissances et d’expertises pour mettre tout ceci de façon concomitante au service du bien des patients [4].
Ainsi, l’AFSOS qui regroupe diverses spécialités et métiers [3], contribue à l’amélioration de la santé des patients, qui est un état de complet bien-être physique, mental et social [5]. L’ostéopathie, discipline qui diagnostique et traite par le contact manuel en fait partie. Elle prend en compte le patient de façon holistique : relations entre le corps, l’esprit, la raison, la santé et la maladie [6].
Cependant, l’impossibilité de trouver des références ou des chiffres sur la présence des ostéopathes en milieu hospitalier, met en évidence l’absence de ces professionnels sur ce terrain. Pour autant, certains partenariats sont présents noués avec des associations comme l’AOMH (Association des Ostéopathes en Milieu Hospitalier) [7] ou bien entre les hôpitaux et les écoles comme le CEESO (Centre Européen d’Enseignement Supérieur d’Ostéopathie) Paris avec l’hôpital Delafontaine à Saint Denis.
Ces collaborations inter professionnelles sont d’autant plus importantes qu’il est suggéré d’après la méta-analyse de May, Normand et Morrison étudiant l’impact économique des soins palliatifs par rapport aux soins standards, que les soins palliatifs spécialisés en interdisciplinarité pour les patients hospitalisés réduisent les coûts financiers hospitaliers de 9 à 25% et améliorent les résultats thérapeutiques pour les patients. [8] De plus, les patients apprécient l’approche holistique et non médicamenteuse de l’ostéopathie associée aux traitements curatifs du cancer [9]. Cet intérêt est facilité à l’hôpital, car l’accès aux traitements est à faible coût pour les patients [9]. Déjà 40% des patients suivant une chimiothérapie font appel à des médecines complémentaires [10]. D’autre part, les médecins et soignants en oncologie pédiatrique interrogés dans une étude, souhaiteraient avoir une meilleure connaissance de l’ostéopathie pour le proposer comme traitement d’appoint contre les effets secondaires induits par les chimiothérapies comme les neuropathies, la nausée et la constipation [11].
A l’heure actuelle, plusieurs études expriment le soulagement des douleurs chroniques des patients atteints d’un cancer, suite à des séances d’ostéopathie reçues en complément de leur traitement médicamenteux [12-13-14]. Toutefois, d’après la thèse de Madame Morandini, réalisée dans quatre hôpitaux de Rhône-Alpes et évaluant la place des médecines complémentaires chez les patients sous chimiothérapie, seulement 13% des médecins évoquent d’eux-mêmes les médecines complémentaires à leurs patients [10]. Il persiste, en effet, des disparités quant à la connaissance de l’ostéopathie, notamment par les professionnels de santé et donc dans les recommandations faites aux patients [11-15]. Différentes études quantitatives recommandent d’améliorer les informations auprès des médecins afin de mieux échanger sur les craintes et les besoins du corps médical face aux thérapies complémentaires [15-16]. Suite aux travaux menés, les auteurs recommandent de sensibiliser sur les non risques de l’ostéopathie ainsi que sur les préjugés des médecines complémentaires en général [15] afin d’accroitre l’accès à l’ostéopathie à une plus grande population de patients cancéreux [16].
A notre connaissance, il n’existe pas d’étude qualitative interrogeant l’avis des soignants quant à la présence d’un ostéopathe prenant en charge des patients en cancérologie. Notre étude cherche alors, à mettre en avant les bienfaits comme les craintes ressenties et vécues par les soignants de l’hôpital travaillant avec des patients cancéreux. Ces derniers, soignants comme patients pouvant bénéficier de séances d’ostéopathie pratiquées par des élèves ostéopathes.
C’est pourquoi, nous avons interrogé de façon qualitative les soignants dans le but d’identifier les difficultés et les perspectives de collaboration avec les ostéopathes afin de comprendre comment l’ostéopathie pourrait espérer se developper davantage en milieu hospitalier dans les années à venir.
2. Matériel et méthode
2.1. Présentation de l’étude
L’étude qualitative présentée se base sur des entretiens semi-dirigées [17] auprès des soignants de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93). Ces derniers accompagnent des patients souffrant d’un cancer. L’étude a été réalisée du mois de février au mois de décembre 2022 regroupant les différentes phases du projet : création d’un guide d’entretien, enregistrements puis analyse des entretiens. Les entretiens ont été effectués le 29 avril et le 4 mai 2022 sur le lieu de travail des soignants à l’hôpital Delafontaine de Saint-Denis. Ils ont été interrogés dans leurs bureaux où ils travaillent ou sur le parvis devant l’hôpital après leur pause déjeuner.
2.2. Mise en place de l’étude
Un guide d’entretien [Annexe 1] basé sur les hypothèses de départ de l’étude a été créé par l’auteure et investigatrice (A.P.). Dans un premier temps, nous avons réalisé une recherche dans la littérature. Puis, nous avons échangé une première fois avec une médecin généraliste travaillant au sein de l’équipe mobile de soins palliatifs de l’hôpital Delafontaine. Enfin, nous avons discuté avec deux ostéopathes professionnels. Le guide d’entretien interrogeait sur les bénéfices de l’ostéopathie pour les patients et pour les soignants. Il interrogeait également les connaissances et les craintes de l’ostéopathie chez les soignants. Enfin, une question ouverte pour aborder d’autres potentiels sujets était posée. Le guide a pu subir des modifications puisque l’étude suivait un mode itératif. Le guide a été testé sur deux étudiants ostéopathes au préalable afin de s’assurer de la bonne compréhension des questions.
Le recrutement a été réalisé par l’intermédiaire de Monsieur Ankri P. (ostéopathe D.O) qui a permis le premier contact avec le personnel soignant de l’hôpital. L’investigatrice (A.P.) a réalisé une présentation de l’étude au mois de mars 2022 à la médecin généraliste de l’équipe mobile de soins palliatifs, Docteure Robert Justine. L’investigatrice (A.P) a fourni à différents soignants, présentés par Docteure Robert, une fiche de présentation de l’étude [Annexe 2]. Elle (A.P.) a recruté les soignants selon un échantillonnage de convenance, c’est à dire dépendamment du nombre de soignants disponibles et volontaires pour participer à l’étude suite à la présentation de celle-ci. Les participants ne connaissaient pas personnellement l’investigatrice, il n’y a jamais eu d’autres contacts entre eux autre que pour l’étude. Les répondants ont pu avoir des contacts les uns avec les autres puisqu’ils travaillaient dans le même lieu et prenaient en charge parfois les mêmes patients.
L’inclusion dans l’étude dépendait du fait :
- D’avoir plus de 18 ans ;
- De comprendre et de parler la langue française ;
- D’être soignant ou médecin à l’hôpital Delafontaine ;
- De côtoyer des patients en oncologie au moins chaque semaine puisque l’hôpital ne dispose pas d’un service d’oncologie indépendant ;
- D’avoir au préalable, signé la lettre de consentement à la participation de l’étude.
Aucun critère de non inclusion a été mis en avant dans cette étude. En revanche, l’exclusion de l’étude intervenait lorsqu’un professionnel sollicitait l’interview mais n’était pas diplômé d’études médicales ou paramédicales (ex : secrétaire médicale…). Pour la richesse de notre étude et de notre culture nous avons pratiqué ces interview mais nous les avons exclus de l’étude.
L’investigatrice (A.P.) était en charge du recrutement. Les interviewés n’ont pas été réparti en groupe.
2.3. Réalisation des entretiens
L’investigatrice (A.P.) était en charge de la réalisation des entretiens dont la durée prévue était de 15 à 20min. Un seul entretien a été réalisé pour chaque soignant. Ils se sont déroulés en face à face et ont été audio-enregistrés à l’aide d’un smartphone et d’un Dictaphone puis transcrits verbatim. L’investigatrice a donc écouté chaque enregistrement et réécrit de façon dactylographiée mot à mot chaque entretien afin d’en obtenir une version rédigée.
Une lettre d’information [Annexe 3] a été donnée en main propre à tous les participants avant le début de l’entretien. Un consentement écrit [Annexe 4] a été obtenu auprès de tous les participants de l’étude avant le début de l’enregistrement audio. Les participants pouvaient quitter à tout moment l’étude sans raisons particulières.
L’investigatrice (A.P.) a posé des questions ouvertes afin de laisser libre cours aux réponses des interviewés et comprendre spontanément leurs ressentis, craintes et besoins de la façon la plus précise et approfondie possible. Une fois les entretiens réalisés et transcrits, une copie de cette transcription a été envoyée à chaque participant afin de les confronter à leur interview. Une fois les entretiens transcrits et les informations personnelles des participants enlevées, un code a été attribué aléatoirement à chaque participant (S1 ; S2…).
2.4. Analyse des données
Dès lors la confrontation aux interviewés validée, une relecture des entretiens a été réalisé par deux tierces personnes (psychologue clinicienne et étudiante ostéopathe) ainsi qu’à deux reprises par l’investigatrice (A.P.). L’enjeu de cette relecture était d’établir les thèmes principaux évoqués dans les entretiens afin de préparer la phase d’analyse des données. Dans l’élaboration de ce travail, les relectrices sont restées neutres et ouvertes et ont pu revenir à tout moment à une étape ou une autre afin de réévaluer ces thèmes à nouveau [18].
Suite à cette procédure, l’élaboration des codes thématiques a pu débuter. L’obtention des résultats s’est appuyée sur les thèmes principaux évoqués ci-dessus, couplés aux questions du guide d’entretien ; à savoir : les bénéfices de l’ostéopathie pour les patients et les soignants, les connaissances des soignants concernant l’ostéopathie et enfin les craintes des soignants quant à la pratique de l’ostéopathie. Une triangulation dans le codage des entretiens a été réalisée afin de limiter les biais de contextualisation et d’interprétation des données par l’investigatrice (A.P.). De plus, les entretiens ayant été codés par deux personnes différentes (investigatrice et un ostéopathe D.O), nous avons pu discuter ensemble, des thématiques et informations importantes mises en avant afin d’ouvrir la vision et le regard porté sur les différentes interviews.
Les données personnelles des participants ont été conservées le temps des entretiens et des transcriptions par l’investigatrice puis complètement détruites.
3. Résultats
3.1 Phase de sélection des interviewés
Lors de la phase de recrutement, 12 personnes ont été recrutées et interviewées. Aucune personne a été non incluse. Une participante a été exclue de l’étude puisqu’étant secrétaire médicale, elle bénéficiait, certes d’un contact étroit avec les patients lors de leurs chimiothérapies mais elle n’avait pas réalisé d’études médicales. Nous l’avons retirée de l’étude afin de cibler la population des soignants de l’hôpital uniquement. Ainsi les 11 autres interviewés ont pu être inclus jusqu’à la fin de l’étude [Figure 1].
Après le recueil des données, nous avons recensé 2 hommes et 9 femmes pour un total de 11 participants ce qui signifie qu’il y avait 18,2% d’hommes participants pour 81,8% de femmes.
De plus, nous avons pu recueillir le nombre d’années d’ancienneté d’exercice à l’hôpital Delafontaine. Celui-ci varie entre 6 mois et 14 ans, donnant ainsi une moyenne de 4 ans et demi d’ancienneté.
Les caractéristiques ayant permis de calculer ces résultats sont regroupées dans le tableau ci-dessous résumant le métier, l’ancienneté et le genre des participants [Tableau 1].
Soignant |
Type de soignant |
Ancienneté à l’hôpital Delafontaine |
Genre |
S1 |
Oncologue médical |
4 ans |
Femme |
S2 |
Médecin spécialisée en médecine interne |
3 ans |
Femme |
S3 |
Médecin spécialisé en médecine interne |
1 an et demi |
Homme |
S4 |
Interne en médecine générale |
6 mois |
Femme |
S5 |
Interne en médecine générale |
6 mois |
Femme |
S6 |
Interne en médecine générale |
6 mois |
Homme |
S7 |
Médecin généraliste à l’équipe mobile de soins palliatifs du CHSD |
2 ans et demi |
Femme |
S8 |
Infirmière à l’équipe mobile de soins palliatifs |
5 ans |
Femme |
S9 |
Infirmière (ayant déjà travaillé dans l’équipe mobile de soins palliatifs) |
6 ans |
Femme |
S10 |
Cadre de santé |
10 ans |
Femme |
S11 |
Infirmière d’annonce en oncologie |
14 ans |
Femme |
3.2 Les thèmes de codage
3.2.1 L’ostéopathie
Les soignants interrogés avaient une approche différente de l’ostéopathie. D’un côté, certains ont exprimé une méconnaissance de l’ostéopathie : « Pratique que je connais très peu » (S2) ou encore « En médecine, on a peu d’informations sur les recommandations justement de où, quand recommander l’ostéopathie donc c’est vrai c’est un peu flou. » (S5). Ces soignants qui estimaient avoir peu de connaissances sur l’ostéopathie ne savaient pas non plus comment la proposer ou la présenter aux patients. En effet le troisième interviewé disait « On le propose aux patients mais sans savoir ce qu’on propose » ou encore « Je n’ai jamais expliqué aux malades car moi-même j’ignore le concept » (S1). D’un autre côté, certains soignants connaissaient, de part leurs expériences personnelles : « J’ai toujours fait de l’ostéopathie personnellement » (S8 ; S9).
Dans les deux cas présentés, tous étaient sensibles à la nécessité d’être informé et de communiquer autour de l’ostéopathie : « c’est vrai que c’est difficile de conseiller quelque chose qu’on maitrise mal » (S2), « être informé sur ce que c’est, ça permettrait d’y voir un peu plus clair, en quoi ça consiste, à qui le conseiller » (S5).
3.2.2 Les craintes
Une minorité de soignants ne présentaient aucunes craintes face à l’ostéopathie : « Je n’ai pas de craintes sur la pratique de l’ostéopathie » (S1). Toutefois, pour la majorité d’entre eux différentes craintes ont été évoquées.
Premièrement, la principale crainte concernait la fracture osseuse sur des vertèbres métastasées notamment suite à une manipulation ostéopathique : « La grosse crainte des patients oncologiques c’est qu’il y ait des manipulations osseuses sur les métastases osseuses » (S6). Deuxièmement, certains soignants craignaient que les patients soient trop sensibles au touché et ne puissent pas bénéficier du soin : « ça peut aussi être les pathologies neurologiques où ils ont une hypersensibilité au toucher » (S10).
Troisièmement, lorsque les patients sont touchés par un cancer, ils subissent une modification de leur perception : « suite à une transformation de l’image corporelle, ça peut être très bénéfique l’ostéopathie mais ça dépend du stade où ils en sont dans l’acceptation de cette transformation corporelle » (S8).
Quatrièmement, différents soignants s’inquiétaient de la compréhension du soin ostéopathique par le patient, soit par la barrière de la langue : « Là où je me freine un peu ce sont les gens qui ne maitrisent pas bien le français […] pas pouvoir le présenter correctement et du coup montrer que ça s’intègre à quelque chose » (S7). Soit pour des « gens très tournés vers le médical, vers les médicaments » (S8).
Dernièrement, certains soignants avaient des craintes pour l’ostéopathe : qu’il ne puisse pas réellement travailler comme il le devrait : « les gens qui sont très techniqués, on va dire ça comme ça, j’ai l’impression pas que ça leur ferait pas du bien mais que ça serait difficile pour les ostéopathes » (S7).
3.2.3 Les bénéfices de l’ostéopathie pour les patients
Le troisième thème dégagé grâce aux entretiens aborde les divers bénéfices que l’ostéopathie peut offrir aux patients. Les soignants, ont pour la quasi totalité, évoqué le bien être physique qui découlait des séances d’ostéopathie : « des effets positifs sur certaines douleurs chroniques » (S4) ou encore « un réel avant/ après sur les cancers ORL, et chez d’autres gens, un effet sur la qualité de vie plus sur le global » (S8).
Ils ont également mentionné les changements de la perception du corps pour certains « ils s’aperçoivent que leur corps redevient un endroit de plaisir » (S9) ; « voir que notre corps peut nous donner des signaux qui ne soient pas que des signaux où il faut s’alarmer » (S7). Ainsi que des changements de la perception du soin pour d’autres « c’est pas un soin maltraitant, c’est pas un soin qui va être dur à faire » (S10) ; « C’est se réapproprier et en même temps c’est reprendre confiance avec l’autre, qui d’habitude le touche » (S7).
Certains soignants ont exprimé l’aide que peut apporter l’ostéopathie aux patients ; souffrant de « pathologies somatiques », de « pathologies qui n’ont pas vraiment d’issues thérapeutiques par la science qu’on connait » (S1) ou dans certaines impasses : « quand je sais plus où l’orienter et que je pense que l’ostéopathie pourrait être bénéfique » (S5).
Enfin, à l’unanimité, il est ressorti un désir de la part des patients d’avoir accès à l’ostéopathie plus régulièrement une fois qu’ils ont essayé : « Je n’ai aucun patients qui n’est pas revenu me redemander d’autres séances d’ostéopathie » (S1). Cela permet également de nouvelles rencontres pour les patients : « rencontrer déjà des gens qui sont des soignants mais pas des soignants de l’hôpital » (S7).
3.2.4 Les bénéfices de l’ostéopathie pour les soignants
Les interviewés ont également témoigné des bénéfices de l’ostéopathie pour les soignants de l’hôpital. Tout d’abord, ils mentionnaient l’opportunité d’avoir un ostéopathe sur leur lieu d’exercice, ce qui s’inscrit dans une démarche de bien être au travail et les aidant à réguler leur stress : « au niveau soignant, ça fait sincèrement du bien. On est tellement stressé » (S10) ; « Il y a tout l’aspect bien être au travail » (S8).
Ensuite, il a été notifié la possibilité pour eux, d’en faire l’expérience, d’essayer ce soin pour découvrir cette approche thérapeutique : « Quand on fait l’expérience on est plus apte à le prescrire pour les patients. » (S6) ; « Désanctuariser l’hôpital et la médecine traditionnelle comme seule façon de se soigner, parce qu’eux-mêmes ils savent bien qu’ils ont recourt à autre chose pour aller mieux. » (S7).
Enfin, la possibilité d’échanger plus régulièrement entre professionnels a été mentionné par plusieurs soignants, sous différentes formes : « Plus on est présent auprès des équipes, plus on est en contact avec eux, et plus il y a des choses qui font alliance, qui font formation c’est sûr. » (S7) ; « Les patients quelques fois sont stigmatisés et ça permettrait d’ouvrir nos esprits un peu plus parce que quand on a pas les mêmes attentes des patients forcément on les voit d’un autre oeil. » (S9).
3.2.5 Les structures de soins
Certains soignants ont ressenti le besoin de s’exprimer sur les financements et l’organisation des soins de supports en milieu hospitalier. En effet, « la difficulté, c’est de financer les soins de supports » (S7) ; « ça devrait faire partie des choses proposées au sein de l’hôpital et financées par la sécurité sociale » (S8). Ils exprimaient également le manque de créneaux horaires : « Le seul soucis c’est que les plages horaires sont minuscules » (S1) ; « La difficulté c’est de pouvoir les proposer au plus large » (S7).
Nous avons souhaité résumer nos résultats dans la mind map ci-dessous [Tableau 2] mettant en avant les cinq thématiques principales et leurs sous thèmes respectifs.
4. Discussion
4.1 Interprétation des résultats
Cette étude avait pour but de mettre en évidence les difficultés et les perspectives de développement de l’ostéopathie dans les hôpitaux. Pour cela, nous avons interrogé des soignants travaillant dans un service hospitalier proposant déjà un accès à l’ostéopathie.
Suite à l’analyse des entretiens, différentes thématiques ont été mises en avant : les connaissances de l’ostéopathie par les soignants, les craintes éprouvées par ces derniers par rapport à l’ostéopathie, les intérêts de cette thérapie pour les patients ainsi que pour les soignants et enfin diverses remarques quant à l’organisation actuelle des structures de soins. Ces thèmes ont permis l’interprétation des résultats et la mise en avant de certains schémas de pensées.
Nous retrouvons dans notre étude, le concept « knowledge, confidence, practice » évoqué dans l’étude de Cooper et al. [19]. En effet, il est ressorti deux éléments limitant la recommandation de l’ostéopathie aux patients.
Premièrement, la majorité des interviewés exprimait des inquiétudes quant à la manipulation des patients cancéreux. La principale raison était attribuée aux risques de fractures sur des vertèbres métastatiques. Les autres craintes découlaient des effets secondaires du cancer. En effet, suite aux traitements ou aux chirurgies, les patients peuvent déclarer une hypersensibilité au toucher compliquant les soins de thérapie manuelle. Ce constat est soutenu par l’étude d’Anderson et al. [20] qui nous dit qu’une chirurgie axillaire suite à un cancer du sein peut provoquer une lésion nerveuse entrainant un dysfonctionnement sensoriel. De plus, le cancer induirait une modification de l’image corporelle pouvant aller jusqu’à une dysmorphophobie chez les patientes ayant subis des mastectomies par exemple [21]. Ces éléments limiteraient la pratique de l’ostéopathie pour ces patients, rendant le soin douloureux et difficile à réaliser. En effet, l’ostéopathie étant une thérapie manuelle, elle nécessite de toucher les patients pour effectuer les traitements, tout en s’attachant à ce que cela ne soit pas perçu comme désagréable, notamment lors d’accompagnement en oncologie ou en soins palliatifs. De plus, cette thérapie se pratique idéalement en sous vêtements afin de mieux observer le patient et pouvoir mobiliser les structures à travailler sans difficultés. Cette étape, pour des patients en traitement curatif ou palliatif d’un cancer, pourrait être difficile à dépasser puisqu’elle les renverrait à leur corps changé, par la maladie et/ ou les traitements, mais également au regard que l’autre porterait sur eux.
De plus, l’étude de Świątoniowska-Lonc NA et al. [22] illustre l’importance de l’éducation thérapeutique aux patients. Cela se traduit par l’explication des soins aux patients améliorant ainsi leur observance aux traitements. De ce fait, lorsque certains patients ne comprennent pas suffisamment bien le français ou qu’ils semblent réfractaires aux thérapies non médicamenteuses, les soignants exprimaient ne pas se sentir aptes à la proposer. Enfin, l’une des inquiétudes exprimées par quelques soignants reposait sur la protection des ostéopathes, et ici plus précisément, des étudiants. Il est vrai que les ostéopathes évoluent peu en milieu hospitalier et n’ont pas l’habitude d’être confrontés à des « corps abimés ou techniqués » comme évoqué par une soignante. Ainsi, par protection pour les étudiants, que ce soit pour ne pas les choquer ou ne pas les mettre trop en difficulté, les soignants seraient réfractaires à la recommandation de l’ostéopathie pour ces patients bien qu’ils soient conscients du bénéfice potentiel de cette thérapie sur eux.
Deuxièmement, la méconnaissance de l’ostéopathie limiterait sa recommandation. En effet, plusieurs soignants exprimaient ne pas connaitre les indications à l’ostéopathie, le déroulement d’une consultation ainsi que les principes de bases qui régissent l’approche thérapeutique proposée par l’ostéopathie. Cela concorde tout à fait avec l’étude de Sarradon-Eck et al. [16], conseillant d’accroître les informations fournies auprès des soignants et des patients à propos des thérapies manuelles afin d’en faire bénéficier à un plus grand nombre de patients. Si cette thérapie était mieux connue, elle serait mieux expliquée et donc elle pourrait également être plus facilement proposée aux patients. D’après l’étude de Morandini et al. [10], seulement 13% des médecins interrogés évoquent d’eux-mêmes les médecines complémentaires à leurs patients souffrant d’un cancer.
Le concept « knowledge, confidence, practice » décrit dans l’étude de Cooper et al. [19] illustre parfaitement la suite des résultats de notre étude. Il est vrai que la méconnaissance d’un sujet entraine des craintes et des croyances sur ce sujet, ce qui en limite l’approche. Pour remédier à ces difficultés, deux propositions ressortaient des interviews. Tout d’abord, les soignants répondraient présents si nous leur proposions une matinée conférence pour présenter l’ostéopathie et échanger avec un ostéopathe. Cela pourrait améliorer leurs connaissances et donc évincer des craintes; permettant ainsi de lever une des difficultés au développement de l’ostéopathie en milieu hospitalier. De plus, si les soignants faisaient l’expérience de consulter un ostéopathe, ils pourraient probablement mieux comprendre le déroulé d’une consultation et l’approche thérapeutique de l’ostéopathie. Ils pourraient, par cette expérience, plus facilement en discuter avec leurs patients. Par la suite, l’échange avec un plus grand nombre de patients serait facilité. Il est vrai que les interviewés ayant déjà pratiqués l’ostéopathie, le recommandait plus facilement aux patients et étaient disponibles à échanger avec eux sur le sujet [19].
Une autre difficulté au développement de l’ostéopathie dans les milieux hospitaliers concernerait les budgets des hôpitaux publics, limitant ainsi les financements des thérapeutes et donc des ostéopathes. Comme le montre l’article du gouvernement [23], les budgets des hôpitaux publics en France sont en baissent depuis 2002. Les soignants interrogés évoquaient le souhait de pouvoir bénéficier de plus de créneaux disponibles afin que plus de patients puissent en bénéficier. L’idéal évoqué par certains soignants interrogés serait de bénéficier d’une équipe d’ostéopathes comme il existe déjà une équipe de kinésithérapeutes. Pour cela, il faudrait plus de financement afin de rémunérer les ostéopathes travaillant sur place. Cependant, à l’hôpital Delafontaine, il n’existe pas de service dédié à l’oncologie. Ils ne bénéficient que de « deux lits et deux fauteuils dédiés aux chimiothérapies » comme l’a mentionné la première soignante interrogée. Les patients en long séjour sont hospitalisés dans les services dont ils dépendent. Par exemple, un patient ayant un cancer de la langue est hospitalisé dans le service ORL. Nous pouvons imaginer que les financements pour les soins de support et l’oncologie dans cet hôpital sont limités.
Les résultats permettraient également de mettre en avant la notion de patient prescripteur. Nous avions évoqué plus tôt grâce à la thèse de Morandini [10] le désir des patients de faire appel à des soins complémentaires de la médecine traditionnelle. Les soignants interrogés ont tous mentionné ce souhait des patients et leur satisfaction post séance d’ostéopathie. Ce type de thérapie complémentaire leur permettrait d’accéder à une autre approche du soin, non médicamenteux. Un soin proposé en milieu hospitalier mais qui n’est pas un soin douloureux comme peuvent l’être les effets secondaires d’une chimiothérapie ou une pose de sonde par exemple. L’ostéopathie d’après les soignants aiderait les patients à se réapproprier leurs corps, en étant touché autrement que pour des soins décrits comme douloureux par les patients. Les patients sont demandeurs de ce type de thérapies [9] car ils y trouvent des bénéfices. Notamment un bien être physique amélioré et une diminution des douleurs chroniques liées au cancer. Cela est en corrélation avec l’étude d’Arienti et al [12].
Si les patients ne demandent pas d’eux-mêmes à bénéficier de séances d’ostéopathie, ce sont les soignants qui leurs proposent. En effet, les soignants interrogés évoquaient l’utilité de l’ostéopathie lorsqu’avec certains patients ils « ne savent plus quoi faire ». Les soignants mentionnaient les patients avec lesquels ils n’ont plus d’issues thérapeutiques, ceux ayant besoin de plus d’attention ou ceux souffrants de pathologies somatiques. L’ostéopathie proposerait alors une prise en charge plus longue que certaines consultations médicales ou paramédicales, lieu où le patient pourrait avoir plus de temps pour être écouté là où les hôpitaux sont saturés et leurs soignants manquent de temps et de disponibilités [24].
Enfin, le dernier point qui a été mis en avant par les résultats concerne le bien être au travail. Il est vrai que les soignants sont saturés et la période est difficile [24]. De plus, l’hôpital Delafontaine est situé dans une zone géographique tendue où 34,6% de la population vit en situation de pauvreté contre 18,4% dans Paris intra muros [25]. Plusieurs soignants ont en effet mentionné des patients vivant dans la précarité, ce qui rend la situation d’autant plus compliquée pour les patients et augmenterait la difficulté du travail : une observance des traitements aléatoire, des difficultés à mettre en place une prise en charge psycho-sociale adaptée et donc un stress supplémentaire pour les soignants. Ces derniers mentionnaient les bénéfices d’une présence ostéopathique dans leur service pour différentes raisons. Malgré un manque de données littéraires sur le sujet, nous pouvons supposer que posséder des créneaux d’ostéopathie destinés aux soignants permettrait de réduire le stress de ces derniers. Ils se sentiraient plus accompagnés, écoutés, et nous prendrions en compte leurs propres douleurs comme ils l’ont mentionné lors des interviews. La méta-analyse de Licciardone et al. [26] montrant que l’ostéopathie diminue significativement les lombalgies permettrait donc de supposer que les troubles musculo squelettiques liés aux gestes professionnels pourraient être diminués par l’ostéopathie.
De plus, le fait qu’un ostéopathe soit disponible pour le personnel médical et paramédical leur permettrait de faire l’expérience de l’ostéopathie, et donc comme vu précédemment, de diminuer leurs craintes. In fine, cela permettrait une meilleure recommandation de l’ostéopathie. Enfin, la présence d’un ostéopathe pour le personnel soignant augmenterait les échanges inter professionnels et renforcerait l’alliance thérapeutique entre les praticiens facilitant par la suite la prise en charge des patients. Il est vrai que les représentations de chacun pourraient évoluer par ces consultations ce qui diminuerait certaines croyances limitantes; comme la protection des ostéopathes de la vue des corps abimés ou techniqués par exemple. Ce moment créant une toute autre relation entre thérapeutes permettrait également d’augmenter la confiance et l’écoute entre les personnes, facilitant les échanges professionnels par la suite [8].
Nous avons souhaité résumer les schémas de pensées évoqués au cours de cette discussion en liant les résultats dans la mind map ci dessous [Tableau 3] afin d’illustrer au mieux nos propos.
4.2 Forces et limites de l’étude
La nouveauté de cette étude reposait sur l’interrogation des participants grâce à des entretiens qualitatifs. Malgré une faible valeur donnée à la recherche qualitative en « evidence based medecine » [27], ce type de méthode dans l’approche des problématiques de santé est intéressante car elle permet de questionner les ressentis, les représentations et d’échanger quant aux expériences de chacun des participants [28].
Dans cette étude, les intervenants ont pu s’exprimer comme ils le souhaitaient sur les différents thèmes abordés. Toutefois, au vu de la faible expérience de l’investigatrice en matière d’entretien semi-dirigé, les questions ouvertes du guide d’entretien ont laissé place à d’autres questions parfois fermées, orientant ainsi les réponses. Afin d’améliorer l’étude, il faudrait former l’investigatrice à conduire un entretien semi-dirigé, dans l’intention d’obtenir des résultats plus représentatifs et moins orientés. Dans l’objectif de limiter les biais de subjectivité, lors de l’analyse des résultats [28] le codage a été effectué par une tierce personne ostéopathe D.O. Suite à cette triangulation des données, différents échanges ont été réalisés entre ces personnes afin de maintenir une ouverture d’esprit sur le sujet [29].
L’étude a permis d’interroger douze participants dont onze retenus. D’après l’étude d’Elo et al. [30], une saturation engendre des donnés riches et appropriées qui optimiserait la fiabilité des résultats. Malgré une courte période d’analyse, et contrairement aux recommandations proposées dans l’étude de Thomson et al. [29] qui s’étend sur trois ans d’analyse, la saturation est presque atteinte. En effet, l’étude d’Ando et al. [31] estime que la saturation est atteinte à partir de douze entretiens. L’étude a ainsi permis de regrouper un grand nombre d’informations et de comprendre un mécanisme de pensée mis en avant par le concept « knowledge, confidence, practice » [19]. A notre connaissance, ce schéma n’avait pas encore été interrogé chez les soignants travaillant en milieu hospitalier en partenariat avec des ostéopathes. Il serait donc intéressant d’étendre l’étude à d’autres services hospitaliers que celui de la cancérologie, ainsi qu’à d’autres hôpitaux et cliniques. Les résultats sont donc potentiellement transposables aux autres services hospitaliers évoluant avec un ostéopathe à leurs côtés ou avec une école d’ostéopathie. Réaliser l’étude dans des services où les ostéopathes ne sont pas encore présents semblerait pertinent. Ainsi, nous chercherions à savoir si les difficultés à intégrer un thérapeute dans ces services sont les mêmes que nous avons trouvé dans cette étude.
5. Conclusion
Il persiste encore actuellement des disparités quant à la connaissance de l’ostéopathie notamment par les professionnels de santé [11-15]. Les auteurs recommandent de sensibiliser sur les non risques de l’ostéopathie ainsi que sur les préjugés des médecines complémentaires en général [15] afin d’accroître l’accès à l’ostéopathie à une plus grande population de patients cancéreux [16]. C’est pourquoi, nous avons réalisé une étude qualitative, ce qui n’a pas encore été fait sur la population interrogée, auprès de onze soignants de l’hôpital Delafontaine. L’objectif était d’interroger les difficultés et les perspectives de collaboration avec les ostéopathes afin de comprendre comment l’ostéopathie pourrait espérer davantage se développer dans les services hospitaliers dans les années à venir.
L’étude qualitative réalisée a suivi un mode itératif afin d’obtenir le plus d’informations et de ressentis possibles. In fine, nous avons essentiellement pu retenir le concept « knowledge, practice, confidence » [19] qui est ressorti des interviews. Ainsi, le manque de connaissances et les craintes concernant l’ostéopathie limitent la recommandation de celle-ci. Afin de sortir de ce cercle vicieux, deux solutions ont été évoquées : l’expérience par le professionnel de santé d’une consultation d’ostéopathie ainsi que l’augmentation d’informations et de connaissances sur le sujet. En connaissant le sujet et en l’ayant expérimenté, les peurs seraient ainsi moins importantes. La confiance en la thérapie qu’est l’ostéopathie, serait augmentée et ainsi les professionnels de santé pourraient sensibiliser un plus grand nombre de patients à cette thérapie complémentaire. De ce fait, l’ostéopathie pourrait continuer de se développer dans les hôpitaux, à conditions de pouvoir être expliquée, discutée et prise en compte dans les propositions de thérapies complémentaires. L’étude a également mis en avant l’intérêt des patients pour l’ostéopathie, de part le bien être physique que cela peut leur procurer ou encore de part l’aide que cela peut leur proposer dans le rapport au corps et au soin. Enfin, l’étude a permis de notifier l’intérêt de la pluridisciplinarité dans la prise en charge des patients (ici cancéreux). Il est vrai que, plus les professionnels pourront échanger entre eux, plus les connaissances seront grandes et, plus l’ouverture d’esprit pour « prendre soin » sera grande.
L’interrogation des soignants est primordiale pour comprendre comment améliorer la collaboration entre les professionnels de santé. Dans cette étude, nous avons pu émettre quelques suppositions quant aux besoins et aux craintes évoqués par les soignants. Nous pourrions interroger quantitativement une grande population de soignants en milieu hospitalier, en créant le questionnaire à partir des résultats de l’étude qualitative menée. L’idéal, serait de croiser cette étude à une étude interrogeant les habitudes collaboratives des ostéopathes avec les professionnels de santé. Finalement, il serait pertinent d’unir les résultats des deux études afin de créer du contenu pédagogique permettant d’augmenter les connaissances tout en diminuant les craintes de chacun. Ainsi, l’échange inter professionnels serait facilité et les rencontres avec un ostéopathe dans un service hospitalier, plus régulières.
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